Un site antique d’une grande richesse
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Les Vaux-de-la-Celle à Genainville
Occupé dès l’âge du Fer par une nécropole gauloise jusqu’à l’époque mérovingienne, le site des Vaux-de-la-Celle raconte plus de 1 000 ans d’histoire du Vexin français. Situé à seulement 10 km du Musée archéologique du Val d’Oise, il constitue un témoin exceptionnel de la continuité d’occupation humaine dans la vallée.
Au 1er siècle, un premier forum celtique est érigé près d’une source. Il est remplacé à la fin du 2e siècle par un vaste sanctuaire composé d’un temple en pierre à double cellae, associé à un édifice de spectacle, une place et un portique monumental. Ce complexe, révélé peu à peu par les fouilles archéologiques, témoigne de l’importance du lieu pour les Véliocasses, peuple du Vexin rattaché à Rotomagus (Rouen).
L’agglomération décline dans la première moitié du 3e siècle, sans doute en raison de remontées répétées de la nappe phréatique. À l’époque mérovingienne, les vestiges servent alors de carrière de pierre. Certains blocs sont démontés et réemployés, notamment pour la fabrication de sarcophages, témoignant d’une récupération pragmatique du patrimoine antique.
Les fouilles commencent en 1935 avec Pierre Orième et se poursuivent encore aujourd’hui. Depuis 2004, l’AEVA (Association Étudiante Valdoisienne d’Archéologie, CY Cergy Paris Université) mène de nouvelles recherches, croisant données anciennes et approches contemporaines. Le Musée archéologique du Val d’Oise accompagne et valorise ces travaux à travers des actions culturelles.
Le sanctuaire de Mercure et Rosmerta
Au cœur du vallon, le sanctuaire gallo-romain comporte un temple à deux cellae abritant Mercure, dieu des voyageurs et des marchands, et Rosmerta, déesse-mère associée à la maternité et l’abondance. Ce temple, entouré d’une galerie périphérique, s’élève en son temps à près de 30 mètres de haut, symbole d’un culte puissant et structuré.
Les murs sont recouverts d’une peinture murale imitant le marbre. Ce trompe l’œil, retrouvé dans la galerie nord, évoque une architecture monumentale fictive. Quatre bassins, certainement rituels, bordent le temple. Le plus grand contenait des statues précieusement enfouies, des ex-voto offerts aux divinités.
À proximité du sanctuaire se dresse un édifice de spectacle possiblement de 8 000 places. Adossé à la pente pour économiser les matériaux et faciliter la construction, il combine gradins de théâtre et arène d’amphithéâtre, selon une typologie propre au nord de la Gaule. À la fin de l’Antiquité, ses blocs ont été réemployés et ses contreforts transformés en habitat, illustrant la réutilisation continue du site au fil des siècles.
Un site archéologique unique dans le Val d’Oise
Aujourd’hui encore, le sanctuaire des Vaux-de-la-Celle continue de livrer ses secrets grâce aux fouilles et à la médiation scientifique. En lien avec le Musée archéologique du Val d’Oise et ses partenaires, ces découvertes permettent de mieux comprendre l’organisation religieuse, sociale et artistique du territoire antique, tout en offrant au public une expérience immersive au cœur du patrimoine valdoisien.